La Puissance de la Consécration
Se consacrer aux Coeurs du Christ et de Marie
«(Je suis) Celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde» (Jn 10,16)
«Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous» (Jn 17,20)
«Père, consacre-les dans la vérité.» (Jn 17,17)
«Venez à Moi…» (Mt 11,28)
«Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi.» (Gal 2,20)
«L’Amour ne passera jamais.» (1 Co 12,8)
«Dieu ne supporte pas d’être séparé de l’homme.» Saint Paul, cité par Père Benoît Guédas
À tous les Consacrés de notre génération, qui, dans l’esprit de l’Exhortation Apostolique Christi fideles laïci, ont daigné faire confiance à de modestes laïcs pour accompagner la volonté du concile Vatican II en faveur de la réévangélisation, à travers leur cordial concours durant près d’un demi-siècle.
Que cet humble ouvrage leur manifeste toute notre reconnaissance filiale.
Préface
de Monseigneur Guy-Marie Bagnard
Le présent document offre une originalité. IL a été écrit en couple, par Angélique et Bernard Balayn.
Il n’est pas très fréquent qu’un ouvrage ait ainsi une double signature et, qui plus est, la signature de deux époux. La communion
de deux êtres unis par les liens du mariage se prolonge ici dans une communauté de pensée, de foi et… de travail!
Ce livre invite le lecteur à découvrir la richesse de la spiritualité des cœurs de Jésus et de Marie. Le nombre des références puisées dans la longue histoire de la vie de l’Église montre comment, au fil des âges, le regard sur Jésus et Marie s’est approfondi et a permis d’entrer dans les profondeurs spirituelles que laissent entrevoir les textes évangéliques. C’est en effet dans les Évangiles que se trouve le point de départ de toute spiritualité chrétienne.
Il suffit de rappeler en particulier deux moments majeurs qui nous laissent entrevoir le lien profond unissant Jésus à Marie. Le
premier est celui que nous rapporte l’épisode des noces de Cana. Marie désigne son fils Jésus à l’attention des serviteurs du banquet. Il se tient parmi les invités. Sa présence n’attire sur lui les regards de personne. C’est Marie qui le fait sortir de l’ombre, au moment où le vin des noces vient à manquer. Ses paroles sont l’expression d’une confiance inébranlable: «Faites tout ce qu’il vous dira!». Nous percevons tout l’élan de la mère vers le fils et l’invitation qu’elle adresse d’une manière quasi impérative aux serviteurs. Comment le Fils pourrait-il refuser d’accueillir cet appel qui lui vient par la voix de sa mère?
L’autre événement se situe au tout dernier moment de la vie de Jésus. Alors qu’il est tout proche de la mort, Il remet sa mère à la garde de l’apôtre Jean, en lui disant: «Voici ton fils», et à l’apôtre: «Voici ta Mère.» En fait, à l’instant où s’achève la vie du Christ sur terre, nous comprenons qu’il veut placer chaque être humain sous la protection de sa mère. On perçoit ainsi la profondeur du lien qui unit Jésus à Marie, et Marie à Jésus. Celui qui devient ami du Christ reçoit Marie pour sa propre mère, et il entend alors son message qui va orienter toute sa vie: «Fais tout ce qu’il te dira!» Dans l’existence chrétienne, on ne peut les séparer l’un de l’autre. C’est l’enseignement que voudrait nous transmettre cet ouvrage, en nous invitant à entrer dans la spiritualité des cœurs de Jésus et de Marie.
Le lecteur verra qu’un maître-mot revient tout au long des pages qui suivent, et pas seulement dans le titre du livre: celui de «Consécration». Dans le langage courant, ce mot est spontanément accompagné d’une perspective religieuse. Quand on parle de «Consacrés» on pense immédiatement aux moniales et aux moines, ceux qui vivent à l’écart, dans des monastères. Les auteurs de cet essai se posent alors la question: ne faudrait-il pas étendre à tous les chrétiens cette démarche de consécration? Car tout disciple de Jésus est appelé à remettre sa vie entre les mains de son Maître, quelle que soit la forme dans laquelle se déroule
son existence: qu’il vive dans un monastère ou dans le monde. En somme, ils invitent chaque chrétien à mener sa vie avec le plus
grand sérieux. Dès lors, tout disciple recueille dans son cœur la présence de la Mère et du Fils.
D’où provient cet appel à une consécration généralisée? Sans doute, d’abord, du contexte préoccupant dans lequel vit le chrétien
d’aujourd’hui. Nous constatons avec tristesse que le monde s’organise sans Dieu. Non seulement bien des paroisses sont désertées et la fréquentation des sacrements est en nette diminution, mais on s’établit dans «un vivre sans Dieu». Il est significatif que le pape Benoît XVI demandait naguère au peuple chrétien de «se remettre à vivre pour Dieu». Il écrit: «L’une des premières tâches qui nous incombent devant le bouleversement moral de notre époque, c’est de nous remettre à vivre de Dieu et pour Dieu.
Avant toute chose, nous avons à réapprendre à reconnaître Dieu comme le fondement de nos vies au lieu de le laisser de côté comme
une formule toute faite et creuse.» Et il posait ce diagnostic: «Une société de laquelle Dieu est absent, une société qui ne le connaît pas et le traite comme inexistant, est une société qui perd repère et mesure» (p. 70). Il n’hésite pas à dire: «Comment la pédophilie a-t-elle pu prendre de telles proportions? C’est l’absence de Dieu qui en est la raison ultime. Nous, les chrétiens et les prêtres, nous choisissons parfois de ne pas parler non plus de Dieu, parce que c’est un discours inconfortable.»
Voilà la tentation qui guette le monde chrétien: se laisser aller au gré du courant, des idées que véhicule le milieu dans lequel les disciples du Christ sont immergés. L’un des personnages de Bernanos résumait en quatre mots cette attitude: «Être de son temps!», c’est-à-dire accorder la préférence à la compagnie de tous plutôt que de risquer de se retrouver seul! Pourtant, ne vaut-il pas mieux avancer seul avec quelqu’un plutôt que nulle part avec tout le monde?
C’est ce grave danger que signalait Alexandre Soljenitsyne dans son discours aux universitaires de Harvard en 1978. Toute l’université s’était rassemblée pour écouter ce grand témoin venu directement des prisons de l’ancienne URSS. Quelle ne fut pas leur surprise d’entendre l’orateur poser ce verdict: «Je ne puis recommander votre société comme idéal pour la transformation de la nôtre… Le système occidental, dans son état actuel d’épuisement spirituel, ne représente aucun attrait.» Et il précisait: «À l’Est, c’est la foire du Parti qui foule aux pieds la vie intérieure; à l’Ouest, c’est la foire du Commerce.» En conclusion, des deux côtés de l’océan, on assiste au règne du matérialisme. La dimension spirituelle disparaît, soit en raison d’un athéisme résolu imposé à tous, soit en raison d’une totale liberté dominée par le seul intérêt économique et financier. La société est devenue un immense magasin où tout le monde vient acheter au moindre prix. Le drame de ces pays nantis c’est que la recherche de la «possession» les enchaîne dans ses propres filets. Quand on possède, on veut toujours plus! Ce mouvement devient alors une orientation qui anime toute l’existence: la recherche éperdue du bien-être!
N’est-ce pas pour protéger les hommes de cette descente dans l’abîme où la dimension spirituelle disparaît, que la Vierge Marie
intervient à travers ses nombreuses apparitions? Chaque fois elle appelle à la prière, à la pénitence. Elle veut tenir éveillé le cœur des chrétiens, même s’il lui faut, pour cela, être mise en quarantaine par son entourage. Elle n’a pas oublié les paroles de son Fils: «Que votre oui soit oui, que votre non soit non!»
Notre-Dame voudrait sauver ses enfants du péril de l’assèchement des âmes. On la voit même verser des larmes à La Salette. Et Jésus lui-même, à Paray-le-Monial, présente son cœur ouvert à sainte Marguerite-Marie, avec ce cri de souffrance: «Voici ce cœur
qui a tant aimé les hommes et qui n’en reçoit que mépris et indifférence.»
Ainsi, l’appel à la consécration que lancent ici les auteurs de ce livre, est-il destiné à aider les chrétiens, exposés aux dangers d’un monde sans Dieu, à développer leur vie intérieure. En réalité, cet appel s’adresse à tous les hommes.
Il s’agit en effet, de revenir au fondement de l’être humain. L’homme doit se rappeler qu’il ne peut exister que si l’existence lui a été communiquée. Comment pourrait-il en aller autrement? Il a reçu la vie comme un cadeau, sans aucune contribution de sa part. Le fait d’exister est ainsi l’expression d’un «don». Le simple fait de vivre témoigne que l’être, qui est le nôtre, ne peut nous appartenir que grâce à un autre. Toute vie porte en elle ce «lien» qui la fait exister. Sans doute, ce lien peut être oublié mais jamais annulé. Et c’est quand il est annulé que l’homme se détruit.
C’est justement ce que voudrait mettre en valeur l’acte de consécration dont nous entretiennent ici en profondeur, les auteurs de cet ouvrage. Venir à Jésus et à Marie dans un acte de consécration, c’est revenir tout simplement à la réalité de notre être. Chacun peut dire: «Je suis», parce que j’ai été «donné». Dès lors, ma vocation, c’est de faire retour de ce don.
C’est engager ma vie sous le signe du «Don». Ce mouvement exprime le fond de toute vie chrétienne: entrer dans l’action de grâce pour le don reçu et «se» donner soi-même dans la continuité de ce qui a été reçu. Nous sommes devant un double mouvement: joie d’une vie reçue gratuitement par héritage; joie d’une vie donnée par une adhésion jamais reprise. Voilà ce que recouvre l’acte de
consécration aux Cœurs de Jésus et de Marie.
Merci aux auteurs de nous redire, à travers toute l’histoire de la spiritualité, la grandeur de la vie chrétienne. Les temps que nous vivons réclament que soit réaffirmé ce que nous risquons d’oublier.
Mgr Guy-Marie Bagnard
Ars, Foyer sacerdotal saint Jean Paul II, le 28 janvier 2024
Prologue
La significative actualité mondiale et ecclésiale depuis le début de 2022 nous ramène une fois de plus, et de façon encore plus pressante, aux exigences évangéliques exprimées en son temps par le Christ, et rappelées incessamment à notre époque par sa très
sainte Mère, Marie, depuis ses apparitions à la Rue du Bac (1830) à celles de Fatima (1916-1929). Exigences qui peuvent se résumer en un mot, à savoir que les hommes doivent revenir à Dieu en se plongeant en Lui. Ce qui s’appelle la consécration, se consacrer, se donner à lui. En utilisant le meilleur moyen voulu par son amour et sa volonté: la maternité spirituelle de Notre-Dame.
Cette actualité mondiale est devenue à nouveau préoccupante, comme elle l’était en 1917 (quand la Première Guerre mondiale – si
meurtrière – s’enlisait et la Seconde à son tour). C’est pourquoi les papes de l’époque ont consacré le monde et certains pays à cette maternité bienfaisante, exprimée par son Coeur Immaculé, afin de débarrasser la terre de l’emprise de Satan, l’Ennemi de Dieu.
La célébration (annuelle) de la Journée Mondiale de la Paix (1er janvier), dédiée à Marie, Reine de la Paix, paix qui s’est trouvée gravement menacée une première fois en Ukraine (2022). Aussi, le pape François a-t-il jugé opportun de consacrer ce pays, la Russie et le globe au Coeur immaculé de Marie, afin d’éteindre ce grave conflit et ses possibles conséquences.
Et lors de son voyage à Lisbonne pour les JMJ de l’été 2023, il s’est arrêté au Sanctuaire de Fatima pour y faire une longue prière silencieuse.
Et comme si le drame ukrainien ne suffisait pas, le 7 octobre de la même année, le jour même de la fête de Notre-Dame du Très Saint-Rosaire, le monde a été une seconde fois plongé dans la tragique confrontation palestino-israélienne; sans oublier, peu
auparavant, l’expulsion dramatique des Arméniens catholiques du Haut-Kharabakh. Avec le sentiment universel de la peur qui pourrait faire d’«une guerre en morceaux» (pape François), une troisième guerre mondiale.
Pourquoi cette situation globale explosive? Parce que l’humanité ne semble plus connaître Dieu, ne sachant pas ou plus ce qu’est l’attachement profond à Lui, qui n’est autre que la consécration.
La consécration est un phénomène religieux qui doit s’inscrire cependant non dans un contexte de peur, mais de confiance, car
notre Dieu est un Dieu d’amour, qui ne cherche que le bien supérieur de l’homme. Et il voit combien notre époque, loin de se rapprocher de Lui, s’en éloigne de plus en plus, malgré le concile Vatican II (1962-1965), dépassé et aggravé par la crise de civilisation aiguë de nos sociétés engluées dans le relativisme, le libéralisme effréné, la dégradation galopante des mœurs et de la morale, sans parler de la violence et du non-respect de la vie. Ceci depuis le dérèglement universel de mai 1968, et, plus anciennement, de la crise gravissime de la Révolution française, à l’origine des grands maux du monde contemporain.
Dieu, pour sauver sa création terrestre, désire son retour à l’Évangile qui est Vérité et Amour, perpétuels et intangibles. Selon le chemin le meilleur: son Fils, Jésus-Christ. Mais, pour ce faire, de la même façon qu’Il a voulu s’incarner par une femme, Jésus désire que nous revenions à Lui par elle. Et Il le veut absolument! Cette «réintégration » s’appelle proprement la consécration: il s’agit de revenir vers le Père par Jésus et sa Mère Marie, qui sont des consacrés parfaits, et susceptibles donc de nous montrer le chemin. Le Catéchisme Catholique nous enseigne qu’il n’y a pas d’autre moyen de salut.
C’est pourquoi le pape François a à nouveau consacré toutes les nations au Coeur Immaculé de Marie, vers son Fils, et, de là, vers Dieu le Père, qui ne font qu’Un. On y reviendra en temps opportun.
Ce qui suit n’est pas un traité sur ces questions; il se veut seulement comme un outil de connaissance et de compréhension de
ces notions spirituelles fondamentales. On s’efforcera donc d’être clair et court, chacun pouvant ensuite interroger les Écritures ou consulter les prêtres susceptibles de l’éclairer davantage.
Partons donc derechef à la recherche et à la redécouverte de la consécration. En examinant ses éléments, son sens et son utilité;
ce que signifie le Coeur du Christ; ce que veut dire le Coeur «Immaculé» de Marie. Pour que cet acte, cette vie de consécration, servent à l’Église, à nos semblables et à notre salut personnel. Avec la grâce de Dieu, spécialement de l’Esprit Saint qui est Lumière.
I. Le fondement de la Consécration
La consécration est d’abord un mystère, mais les mystères ne sont pas insondables; ils sollicitent notre humble et confiante recherche, que l’Esprit Saint éclaire volontiers. Dieu ne craint pas de se livrer en effet au chrétien authentique désireux d’entrer en contact avec les vérités éternelles que la sainte Église éclaire au surplus à l’aide des Écritures saintes et de l’apport théologique des grands esprits ecclésiaux, tels les Pères et les Docteurs, comme des saints Augustin ou Thomas d’Aquin, ou Thérèse d’Avila, Jean Eudes ou encore Grignion de Montfort… Notre époque a perdu le sens authentique du mystère. Il faut donc le retrouver.
1. Remonter de la déconsécration contemporaine à la consécration originelle
Certains diront: depuis la révélation du mystère de la Russie ans le Message de Fatima, on ne parle que de cela.
Ce mystère-là est au coeur de la Consécration et permet d’en ester la racine, l’actualité et la permanence.
Pour le comprendre, on peut se référer à l’un des plus lucides émoins de notre temps: saint Jean Paul II.
Dans son ouvrage admirable de profondeur et de justesse: Mémoire et identité» publié l’année de sa mort et apparaissant omme son véritable testament spirituel, le pape par excellence e Fatima explique deux choses, l’une, historique, l’autre, du plus haut intérêt philosophique, intrinsèquement lié au problème de la Consécration.
Il montre d’abord, en un éclair, la différence entre la «courte» durée du nazisme: 12 ans d’horreur (1933-1945), et l’«interminable» expérience du marxisme-léninisme-stalinien, rien qu’en URSS: 73 ans; expérience si douloureuse qui s’est poursuivie en Chine continentale maoïste depuis 1949, avec retombées sur les petits pays adjacents (Cambodge, Corée du Nord, Vietnam) jusqu’en 1989. Soit, au total, plus d’un siècle.
Il nous explique ensuite l’origine et la nature profondes de ces deux «idéologies du Mal», qui ont la même racine: la grave erreur du philosophe Descartes, l’un des pères du «Siècle des lumières» qui est si opposé à la Sainte-Trinité qui est LA Lumière, avec le renversement de la pensée de saint Thomas d’Aquin, l’un des plus grands fleurons de la théologie catholique (voir sa Somme théologique [1266-1273]).
Le pape philosophe (et théologien!) explique le renversement de la pensée thomiste, la philosophie de l’esse, de l’ens subsistens, celle de la préexistence dans la pensée de Dieu et de la Création, de l’être, substrat de la pensée: «Sum, ergo cogito»: «Je suis, donc je pense». L’être, créé, insuffle la pensée, sans lequel elle ne saurait se produire. Descartes, dit, lui: «Cogito, ergo sum», faisant dépendre l’être, son essence, de la pensée. Jean Paul II y voit les prémices de la grande crise européenne, puis mondiale de la tradition chrétienne, avec la révolution de la Pensée qui se voulut, dès lors, autonome, et entraîna tout le XVIIIe siècle, pour provoquer les «idéologies du Mal» où la pensée de l’homme se rebelle contre la Pensée de Dieu et finit par se retourner contre Lui. Ainsi sont nées les révolutions pernicieuses contemporaines, qui ont bouleversé l’union originelle de la personne humaine avec Dieu, qui était – et reste – consécration : «Dans la mentalité des Lumières – explique le Pape – le grand drame de l’histoire du Salut avait disparu. L’homme était resté seul: seul comme créateur de sa propre histoire et de sa propre civilisation; seul comme celui qui décide de ce qui est bon et de ce qui est mauvais, et qui existerait et agirait comme si Dieu n’existait pas. Et si l’homme peut décider par lui-même, sans Dieu, de ce qui est bon et de ce qui est mauvais, il peut aussi disposer qu’un groupe d’hommes soit anéanti.» Et Jean Paul II, issu de la Pologne occupée naguère par l’URSS, de poursuivre: «Des décisions de ce genre furent prises sous le IIIe Reich et par l’Union soviétique» qui annexa nombre de pays et ébranla une première fois l’Ukraine. Le pape polonais précise bien: «Pourquoi tout cela arrive-t-il? Quelle en est la racine? Parce que Dieu en tant que Créateur a été rejeté, et du même coup la source de détermination de ce qui est bien et de ce qui est mal… Nous devons donc revenir à saint Thomas d’Aquin, à la philosophie de l’être».
Nous voici prêts à aborder la question primordiale de la Consécration.
2. La consécration originelle à laquelle Lucifer a attenté
La nature profonde de la consécration
La racine du mot: «sacré» évoque la sainteté absolue, qui, en raison de sa perfection, n’est l’apanage que de Dieu seul. Cette sainteté est si radicale qu’elle ignore jusqu’à l’idée même du mal, lequel est séparation d’avec Dieu. La consécration – comme première approche – est donc le caractère de ce qui est proprement divin, pur, innocent, intemporel, plénitude de ce qui ne peut être transgressé. C’est l’immersion en Dieu, qui, à son Image, réalise l’unité sans faille et se place au-dessus de tout. Dieu seul en effet, est cette consécration incréée, parfaite, infinie, unique, intangible et fondamentale.
L’Écriture nous ouvre l’intelligence de la consécration à travers le récit de la chute d’Ève et d’Adam.
Dieu, pour parfaire sa création en créant le genre humain, dit: «Faisons l’homme à notre image.» Ce terme de «faisons» implique l’existence de plusieurs Personnes, d’une famille originelle: c’est l’affirmation du premier mystère, celui de l’existence éternelle des trois Personnes de la Très Sainte-Trinité: le Père, le Fils et le Saint-Esprit: le Dieu «trois fois saint» (Dans Isaïe, il est écrit: «Je suis l’Éternel, votre Saint» ; plus tard, à propos du Christ: «Le Saint d’Israël est ton sauveur» ; Jésus affirmera de Lui-même: «Je suis le Saint»). Cette sainteté est parfaite et éternelle. Elle ne souffre donc d’aucune altération. Telle est la consécration initiale: l’état de perfection de la Trinité en Elle-même et en chacune des trois Personnes.
Un état de perfection absolue, inatteignable, inaltérable: l’Essence parfaite, le «Je suis celui qui Suis» dévoilé par Jahvé à Moïse, l’Ens subsistens de la théologie classique: le «Dieu comme Être pleinement autosuffisant» (saint Jean Paul II); l’Être incréé, existant de toute éternité. Dieu Amour, donc fécond et créateur des esprits (anges), du cosmos, de l’humanité; tous lui appartenant, et cependant contingents.
TABLE DES MATIERES
Préface …………………………………………………………………………………………………….. 9
Remerciements……………………………………………………………………………………… 15
Prologue…………………………………………………………………………………………………… 17
I. Le fondement de la consécration……………………………………………… 21
1. Remonter de la déconsécration contemporaine à la consécration originelle………………………………………………………………………………………… 21
2. La consécration originelle à laquelle Lucifer a attenté……………………… 23
La nature profonde de la consécration………………………………………………. 23
La rébellion de Lucifer ou la tragédie de la déconsécration……………….. 26
La chute de nos premiers parents, non sans espérance……………………… 28
II. Le retour et l’exaltation de la consécration…………………………. 31
1. Le Christ, modèle de consécration pour les hommes………………………… 32
L’Ancien Testament……………………………………………………………………………. 32
Le Nouveau Testament:……………………………………………………………………… 34
Le témoignage du Christ………………………………………………………………… 34
L’heure suprême et sublime de sa Passion, sommet de la consécration du Christ, avec l’institution eucharistique……………………………… 44
La glorification anticipée du Christ rédempteur………………………………… 51
De la Résurrection à l’Ascension et la Pentecôte……………………………. 56
L’Ascension………………………………………………………………………………. 56
La Pentecôte…………………………………………………………………………….. 57
Le disciple n’est pas au-dessus du Maître………………………………………. 61
Les débuts de la maternité ecclésiale de Notre-Dame……………………… 61
III. La consécration de Marie à la Trinité……………………………………… 63
1. L’enracinement biblique de l’existence et de la mission de la Vierge.. 63
2. La personne et l’action de Marie dans l’Évangile, au coeur de la Trinité………………………………………………………….. 67
L’Annonciation……………………………………………………………………………………. 67
La Nativité…………………………………………………………………………………………. 70
Sa première consécration, voulue……………………………………………………… 71
Les prémices et la croissance grandissante de la consécration virginale de Marie……………………………………………………………. 72
Les Noces de Cana…………………………………………………………………………….. 74
La consommation de la consécration de Marie: le Golgotha……………….. 75
La Résurrection…………………………………………………………………………………. 80
De la Résurrection à la Pentecôte……………………………………………………… 81
L’excellence et les bienfaits de la consécration mariale……………………. 81
Marie au service des Apôtres………………………………………………………….. 82
L’Ascension…………………………………………………………………………………… 83
La Pentecôte……………………………………………………………………………………… 84
L’Assomption de Marie pour la gloire de la consacrée suprême…………..85
IV. Le Ciel demande notre consécration à Dieu et à sa Mère 89
1. L’appel du Christ à se consacrer à son Coeur miséricordieux…………….. 89
Dieu opère indirectement par des signes marquants………………………….. 91
Dieu intervient directement. Du Moyen Age à Paray-le-Monial:………….. 93
De la consécration personnelle à celle des nations………………………….. 93
La consécration personnelle: Le charisme parodien est celui d’un Dieu venu mendier notre amour. …………………………….. 95
La consécration du royaume de France………………………………………….. 98
Le pape Léon XIII consacre l’humanité au Sacré-Coeur……………………….. 102
L’Acte de consécration du genre humain au Sacré-Coeur……………………. 104
L’époque contemporaine: le Coeur du Christ toujours à l’oeuvre………….. 105
Le témoignage de Soeur Josefa Menendez……………………………………….. 105
Jésus relance le processus de la consécration, pour inonder le monde
de sa miséricorde: Soeur Faustine Kowalska (1905-1938)………………….. 107
La Miséricorde n’exclut pas la Justice, mais la domine…………………….. 111
2. La Vierge nous invite à nous consacrer à son Coeur Immaculé……………. 113
Son exemple……………………………………………………………………………………… 113
Se consacrer à Notre-Dame……………………………………………………………….. 114
Marie nous pousse d’abord vers Dieu, en s’effaçant devant Lui………….. 116
Le charisme particulier de Fatima.
Se consacrer au Coeur Immaculé de Marie…………………………………………. 118
Une demande spéciale de la Mère de l’Église et des hommes……………. 118
Le contexte de la supplique mariale……………………………………………….. 120
La demande de consécration de la Russie et des hommes par N.-Dame de Fatima…………………………………………………………. 121
L’insistance de Notre-Dame. L’apparition finale relative à la consécration de la Russie (Tuy, 1929)………………………………. 127
Les laborieuses réponses des papes………………………………………………….. 128
Benoît XV……………………………………………………………………………………… 128
Pie XII…………………………………………………………………………………………… 129
Jean XXIII……………………………………………………………………………………… 134
Paul VI………………………………………………………………………………………….. 135
Jean Paul II…………………………………………………………………………………… 138
Consacré au Christ par Marie: «Totus Tuus»……………………………………. 138
La consécration de 1982……………………………………………………………… 149
Les premiers bienfaits de la consécration, même incomplète…………….. 155
Le renouvellement de la consécration mondiale………………………………. 157
En 1984, Jean Paul II reprend et accentue la consécration de 1982……… 158
Les effets de la consécration complète: la défaite et la débâcle du marxisme soviétique………………………………………………………………. 163
Fatima: la 5e consécration (1991)………………………………………………….. 165
Rome, la sixième consécration à Marie (2000)…………………………………. 166
Benoît XVI…………………………………………………………………………………….. 169
François……………………………………………………………………………………….. 171
La septième consécration du monde – 13 octobre 2013…………………….. 171
Le pèlerinage du Centenaire des Apparitions: 12-13 mai 2017.
La consécration personnelle du Pape…………………………………………….. 174
V. 2022: La consécration de l’Ukraine et de la Russie…………… 177
1. L’invasion russe de l’Ukraine…………………………………………………………………. 177
2. La consécration du monde, pilier de la vraie paix………………………………… 178
3. L’émotion de la chrétienté et du Pape.
La nouvelle consécration du monde et de la Russie.
La consécration simultanée de l’Ukraine (25 mars 2022)………………….. 179
VI. Comprendre et vivre la Consécration……………………………………. 183
1. Scruter et contempler le mystère de la consécration……………………….. 183
2. Comprendre. Le mariage humain, «préface» de la consécration au divin. 188
3. Vivre la consécration……………………………………………………………………………. 192
Le Mal, principal obstacle à la consécration………………………………………. 192
Revenir à la consécration, en Dieu-Trinité, par Marie………………………….. 195
Dieu ou Mammon…………………………………………………………………………… 195
Se consacrer à Dieu par Marie, le modèle accompli………………………….. 198
4. La vraie consécration……………………………………………………………………………. 202
S’immerger en Dieu……………………………………………………………………………. 203
La durée…………………………………………………………………………………………….. 206
Qui est concerné?……………………………………………………………………………… 207
Les moyens de la consécration………………………………………………………….. 213
5. La consécration dans la vie chrétienne, de la paroisse au monde
Quelle réponse aux demandes du Christ et de Marie?……………………….. 217
La consécration: une urgence pour le monde en dérive……………………… 217
Dieu confie son Peuple aux «consacrés», témoins, acteurs et gardiens de la consécration……………………………………………. 222
Ces consacrés constituent le monde «presbytéral»…………………………. 222
La vague de fond: le monde monastique, qui soutient leurs frères prêtres.. 223
Les prêtres: gardiens et promoteurs de la consécration comme ferment de sainteté…………………………………………………………. 227
Le prêtre, consacré par excellence………………………………………………….. 229
Des modèles: la consécration exemplaire d’une paroisse de France…….. 231
Une consécration contemporaine en Pologne………………………………….. 234
Le chrétien: comment vivre pleinement la consécration au jour le jour?
Des moyens à renforcer…………………………………………………………………. 236
VII. «Une âme qui s’élève, élève le monde»
Le Christ, notre pâque…………………………………………………………………… 243
1. Celui qui a rencontré un frère ne tombera pas……………………………………. 243
2. Le Coeur de Jésus, voie royale vers la consécration…………………………… 244
Jésus élève une âme…………………………………………………………………………. 245
3. Saint Jean Paul II témoin du Coeur Immaculé de Marie……………………… 249
Du Pape au chrétien. Aller à la Trinité par Marie: la nécessité de la sainteté, fondement de la consécration…………………. 249
Épilogue……………………………………………………………………………………………………. 253
Prières et Hymnes……………………………………………………………………………….. 257
La Trinité. Le Père……………………………………………………………………………………….. 257
1. Prières d’adoration à la Très Sainte-Trinité
(L’Ange de Fatima, prosterné devant le Saint-Sacrement)………………….. 257
2. Te Deum laudamus. Te Dominum confitemur………………………………….. 258
3. Pater noster………………………………………………………………………………… 260
4. Credo de l’Église………………………………………………………………………….. 260
5. Gloria Patri (Louange à la Sainte-Trinité)………………………………………… 261
6. Je crois en Toi……………………………………………………………………………… 261
7. Acte de confiance de St Claude de la Colombière…………………………. 262
Le Fils. L’annonce du Christ-Sauveur…………………………………………………………. 262
1. Le Cantique de Zacharie (Lc 1,67-79)………………………………………………… 262
2. Le Christ vainqueur………………………………………………………………………. 263
La Consécration suprême du Sauveur, lors de la dernière Cène:………… 263
3. Anima Christi – Âme du Christ……………………………………………………… 263
4. Consécration de soi au Christ………………………………………………………. 264
5. Hymnes envers Jésus-Eucharistie……………………………………………….. 264
Ave verum…………………………………………………………………………………….. 264
O salutaris Hostia………………………………………………………………………….. 264
Tantum ergo………………………………………………………………………………….. 265
Panis angelicum……………………………………………………………………………. 265
Ecce Panis angelorum……………………………………………………………………. 265
Verbum supernum…………………………………………………………………………. 266
Auctor beate saeculi……………………………………………………………………… 266
Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat!…………………………… 266
6. Invocation au Sacré-Coeur……………………………………………………………. 266
L’Esprit Saint ………………………………………………………………………………………………. 267
1. Annonciateur de la naissance du Christ……………………………………….. 267
La visite de l’archange Gabriel à Marie – Le Magnificat…………………….. 267
2. Avec Jésus, le Salut est arrivé…………………………………………………….. 267
3. L’Effusion lors de la Pentecôte…………………………………………………….. 268
Invocations à l’Esprit Saint ……………………………………………………………. 268
Veni Creator Spiritus……………………………………………………………………… 269
Demande des 7 dons au Saint-Esprit (Esprit de Piété, Crainte, Science, Force, Conseil, Intelligence, Sagesse)……………………………………………… 270
4. Prières de consécration……………………………………………………………….. 271
de sainte Marguerite-Marie……………………………………………………………. 271
Consécration commune au Saint-Esprit…………………………………………… 271
Prières à Notre-Dame…………………………………………………………………………………. 272
1. Invocations et louange…………………………………………………………………. 272
Hommage envers Marie: l’acathiste (= hymne) à la Théotokos
(Mère de Dieu) (extraits)…………………………………………………………………. 272
Prière de saint Bernard………………………………………………………………….. 275
Magnificat…………………………………………………………………………………….. 275
Salve Regina…………………………………………………………………………………. 276
Salve Mater misericordiae………………………………………………………………. 276
Sub Tuum praesidium…………………………………………………………………….. 276
Inviolata……………………………………………………………………………………….. 277
2. Prières de consécration……………………………………………………………….. 277
Acte de confiance de saint Bernard…………………………………………………. 278
Acte de consécration de St Maximilien-Marie Kolbe…………………………. 278
Consécration de soi-même à Jésus-Christ, la Sagesse incarnée, par les mains de Marie…………………………………………………………………… 281
Orientation bibliographique……………………………………………………………… 283
Documents généraux………………………………………………………………………………….. 283
Documents pontificaux………………………………………………………………………………. 286
