Les secrets du corps intact de saint Charbel
Foi, science et autopsie
Introduction
Bienvenue dans l’exploration intrigante du mystère entourant le corps de saint Charbel Makhlouf, moine et ermite maronite libanais du XIXe siècle. Bien qu’il soit décédé en 1898, son héritage continue de transcender le temps et ses restes physiques ont défié la décomposition naturelle et dégagé un mystérieux liquide pendant soixante-sept ans, suscitant l’admiration et l’émerveillement des croyants comme des sceptiques.
Ce livre n’est pas une biographie ou une simple chronique d’événements miraculeux, mais une enquête méticuleuse sur les mystères de son incorruptibilité et de la quantité impressionnante de liquide exsudé de son corps qui défient la compréhension scientifique. Ce livre présente une documentation, des examens médicaux approfondis, des découvertes extraordinaires et des témoignages émouvants.
Embarquons donc ensemble dans ce voyage, à la découverte des phénomènes extraordinaires du corps de saint Charbel Makhlouf.
Patrizia Cattaneo
Notes préliminaires
La transcription des termes arabes dans les langues occidentales reflète généralement la prononciation française, deuxième langue parlée au Liban, mais dans les différentes sources que nous avons consultées, écrites en italien, en français, en anglais et en allemand, les noms et les termes arabes ont été transcrits différemment par chaque auteur, en fonction de leur assonance phonétique avec leur propre langue. Un Français et un Libanais écriront par exemple «Dr Choucralla» ou «Chokrallah», un Anglais «Shukrallah», un Italien «Sciukrallah», qui dans les différentes langues reproduisent plus ou moins le même son. Il n’est donc pas étonnant de trouver plusieurs variantes d’un même nom chez différents auteurs.
L’inhumation dans le cimetière commun
Les funérailles eurent lieu le 25 décembre 1898 à trois heures de l’après-midi, un triste Noël avec de fortes chutes de neige. Le Père Charbel fut enterré dans le cimetière commun du monastère. Même si tous le considéraient comme un saint et que de nombreux
moines souhaitaient lui donner une meilleure sépulture, la règle monastique ne permettait aucune exception. De plus, le supérieur était absent et personne ne pouvait décider à sa place. Le Père Charbel fut donc déposé sur deux planches recouvertes d’une peau de chèvre, surélevées avec quelques pierres pour éviter que le corps ne s’enfonce dans la boue.
Le cimetière de la communauté monastique était un espace fermé et négligé, proche du mur extérieur du monastère. L’eau des pluies et de la neige, abondantes cet hiver-là, coulait le long des murs intérieurs. Elle s’égouttait du toit en terre battue et s’accumulait sur le sol, le transformant en un marécage boueux.
A la mort du Père Charbel, trente-deux moines y étaient déjà enterrés. Leurs corps s’étaient décomposés selon les lois naturelles et leurs ossements avaient été entassés dans un coin pour faire de la place au nouveau venu. Les restes du Père Charbel étaient également destinés à se mêler aux leurs.
La lumière sur la tombe
Depuis la nuit de l’enterrement, pendant quarante-cinq jours, les paysans d’Annaya, majoritairement musulmans, virent une lumière intermittente briller sur le cimetière comme une étoile. Un ouvrier du monastère raconte: «Pendant un mois et demi à partir de la nuit de son enterrement, de nos maisons surplombant le monastère, nous avons vu une lumière briller sur la tombe du Père Charbel, semblable à une lumière électrique, mais différente de celles que nous connaissions. Elle apparaissait et disparaissait au même rythme, éclairant le dôme et le mur de l’église plus que la lumière du jour. Nous avons prévenu les moines, mais ils ne nous ont pas crus. Le supérieur nous a cependant demandé de l’avertir par un coup de fusil si la lumière réapparaissait. Chaque fois qu’il entendait le signal, il sortait pour vérifier, mais il ne voyait rien. Un soir, il se rendit donc dans la maison d’un colon, qui surplombait le cimetière, pour vérifier par lui-même. Il vit la lumière apparaître d’abord comme une faible lueur, puis s’élargir et devenir de plus en plus brillante au fur et à mesure qu’elle s’élevait.»
A noter que l’électricité a été inventée en 1879, mais elle est arrivée au Liban, et plus précisément à Beyrouth, en 1906. Elle n’est arrivée dans la montagne libanaise que quelques années plus tard. Le témoin peut affirmer la ressemblance avec la lumière électrique lors du procès de canonisation, qui a eu lieu plusieurs années après l’enterrement du saint, car la lumière électrique était désormais arrivée dans le village d’Annaya.
Un soir, après le coucher du soleil, le supérieur demanda au Père Boutros d’aller puiser de l’eau à la fontaine située près du cimetière, à cinq minutes de marche. Au bout de vingt minutes, ne le voyant pas revenir, les moines partirent à sa recherche avec des lanternes. Ils le trouvèrent assis près du cimetière, encore tremblant de peur, la jarre à la main et les vêtements tachés de boue.
Il dit que le Père Charbel lui était apparu brillant comme une étoile et que, ébloui par sa lumière, il était tombé par terre et la lanterne s’était éteinte. A cause de la frayeur et de l’obscurité, il n’avait pas pu revenir.
Dans la nuit du 8 février 1899, le préfet chiite Mahmoud Hamadeh, accompagné de quatre gendarmes, chasse un criminel de Hejoula. Le soupçonnant de se cacher dans les bois autour du monastère d’Annaya, les gardes laissent leurs chevaux à bonne distance et, à la tombée de la nuit, poursuivent les recherches à pied. La nuit est sombre et pluvieuse. Soudain, au loin, ils aperçoivent une lumière, d’abord faible, puis brillante comme une étoile, qui monte en spirale depuis le mur du monastère et disparaît quelques secondes plus tard. Pensant qu’il s’agissait d’un signal lumineux entre bandits, les gardes se précipitèrent dans cette direction, mais lorsqu’ils atteignirent le monastère, la lumière avait déjà disparu.
Ils frappèrent avec insistance à la porte et, au bout d’un moment, un moine vint leur ouvrir et les fit entrer dans le parloir, puis il alla appeler le vicaire du supérieur, le Père Maroun de Mechmech, car le supérieur se trouvait à Jbeil. Le préfet lui demanda: «Pourquoi ne nous avez-vous pas ouvert la porte tout de suite?» «Parce que nous dormions; nous nous retirons à 21 heures et, comme vous le voyez, il est presque minuit», répondit le moine. «Comment avez-vous pu dormir alors qu’une lumière apparaissait et disparaissait près de la porte? Cela signifie que quelqu’un dans le monastère était éveillé», insista le préfet avec méfiance.
A ce moment-là, la lumière réapparut et les voisins tirèrent un coup de feu pour avertir les moines: «C’est le criminel!» s’écria le préfet. «C’est le signe!» s’exclama le vicaire. Tout le monde se précipita à l’extérieur et remarqua, confus, la présence de la mystérieuse lumière au-dessus du cimetière. Le vicaire expliqua qu’elle apparaissait depuis la nuit de l’enterrement du Père Charbel et que le coup de feu avait pour but d’avertir les moines.
Le préfet, déconcerté, promit: «J’informerai le Patriarche au plus vite et ferai publier la nouvelle dans le journal, car j’ai assisté aux funérailles d’évêques et de patriarches, j’ai visité de nombreuses tombes, mais de toute ma vie, je n’ai jamais rien vu de pareil!»
Première inspection informelle de la tombe
Le lendemain, fête de saint Maron, le Père Antonius Alwan fut envoyé inspecter la tombe pour vérifier l’origine de la lumière. Interrogé par le Promoteur de la foi, c’est-à-dire celui qui apporte les arguments contraires au procès de canonisation, il déclara: «Je suis entré dans le cimetière avec le moine Elias Al- Mahrini, avec Saba Al-Ouwaini et avec le muletier du couvent. Le supérieur était absent car il se trouvait à Jbeil. Le cimetière était inondé à cause des infiltrations d’eau du toit et le sol était boueux. L’eau avait atteint la planche sur laquelle gisait le corps du Père Charbel, vêtu d’une tunique élimée, entièrement couverte de vers. Il était couché sur le dos, les mains croisées sur la poitrine. Il avait l’air bien conservé, mais l’eau qui s’écoulait du toit avait frappé son visage, détachant partiellement sa barbe, perçant son nez et ses lèvres et endommageant son oeil droit, plus décoloré et enfoncé que l’autre.» Saba Al-Ouwaini enleva les vers avec un morceau de bois, puis l’une des personnes présentes prit le corps du saint par les mains et une autre par les pieds et le secouèrent pour en vérifier la cohésion. Enfin, ils le remirent à sa place et fermèrent la porte avec des pierres. Le vicaire envoya immédiatement quelqu’un à Jbeil pour informer le supérieur des faits et, en même temps, le préfet chiite informa également le Patriarche de la mystérieuse lumière qu’il avait vue avec ses gendarmes.
Table des matières
Introduction…………………………………………………….. 5
Notes préliminaires………………………………………….. 6
La vie de saint Charbel Makhlouf…………………….. 7
La naissance au Ciel: le décès de saint Charbel. 16
Les causes de son décès………………………………… 19
L’ inhumation dans le cimetière commun………… 20
La lumière sur la tombe…………………………………… 22
Première inspection informelle de la tombe…….. 25
Première inspection officielle du tombeau……….. 27
Première translation du corps…………………………. 29
Ablation des viscères: un acte insensé …………… 32
L’exposition publique………………………………………. 37
De la chaux vive sous les pieds………………………. 39
Le cercueil en noyer………………………………………… 40
Les premiers diagnostics sur le corps intact……. 41
Le rapport du Dr Choukrallah …………………………. 44
Le processus de canonisation…………………………. 48
L’enquête diocésaine………………………………………. 51
Témoignage du Dr Choukrallah………………………… 54
L’examen du cerveau………………………………………. 58
Expertise de 1927 ………………………………………….. 60
Remarques du Dr Charbel Sassine………………….. 63
Enterrement de 1927 à 1950…………………………… 65
Le dossier de béatification………………………………. 67
Examens en deux phases en 1950………………….. 68
22 avril 1950: première phase…………………………. 71
4 août 1950:
deuxième phase de reconnaissance………………… 73
L’année charbelienne de 1950:
une année de miracles…………………………………….. 75
Reconnaissance secrète en 1952……………………. 77
La béatification……………………………………………….. 83
La reconnaissance de 1966…………………………….. 85
La canonisation……………………………………………….. 86
Le corps de saint Charbel aujourd’hui…………….. 88
L’analyse de sang de saint Charbel…………………. 89
Une découverte exceptionnelle……………………….. 92
Le message du corps de saint Charbel…………… 96
Chronologie des événements………………………….. 98
Rapport d’expertise médicale de 1927……………. 101
Annotations de l’auteure ………………………………… 108
Rapport d’expertise médicale de 1950……………. 112
Prière à saint Charbel………………………………………. 123
Bibliographie essentielle………………………………….. 124
Remerciements……………………………………………….. 126

Les secrets du corps intact de saint Charbel
Patrizia Cattaneo
Parvis
128 p. – 11 x 17 cm – 12€