Bien dans ses baskets
Le vide existentiel… un sujet complexe et peu traité qui touche la jeunesse d’aujourd’hui. Joël Pralong donne ici des pistes spirituelles pour aider les jeunes aussi bien que les adultes.
Qui d’entre nous n’a jamais expérimenté un vide existentiel ? En partant des problématiques qui touchent la jeunesse d’aujourd’hui (problèmes dys, hyperactivité, HP, burn-out, hyperémotivité, dépression, angoisse de l’avenir, etc.), Joël Pralong aborde le sujet complexe du vide affectif qui engendre névrose, dépression, mésestime de soi… Face à ce constat, il donne surtout des pistes spirituelles qui rejoignent les problématiques évoquées à partir de ce qui leur est commun et creuse par lui-même un sujet peu traité. Un livre didactique émaillé de témoignages et d’images, qui s’adresse aussi bien aux jeunes qu’aux adultes.
Ouverture
À toi qui feuillettes cet ouvrage
Salut à toi, jeune (et moins jeune) baroudeur ! Dans ce livre, nous parlerons de marche, chaussures, marcheurs, spiritualité et… de Dieu !
Intéressant, mais… pourquoi ? Oui, c’est précisément le pourquoi qui anime le fond de cet ouvrage en commençant par un difficile constat.
En effet, il aborde le vide spirituel de nos sociétés occidentales qui gavent les individus de toutes les satisfactions sensibles et affectives, laissant ainsi derrière elles un grand vide qui se traduit notamment par une angoisse existentielle, une peur de l’avenir, une perte de sens, de but ultime, un manque affectif, un cœur en état d’urgence d’amour, une déprime, un burn-out, etc. Questionnant, n’est-ce pas ?
L’auteur aborde également d’autres problématiques qui pourraient créer ce même vide spirituel, existentiel : une mésestime de soi, certains troubles de la personnalité ainsi que d’autres difficultés que la société dépiste sans forcément toujours offrir un accompagnement ou un soutien adéquat et complet. Il s’agit des troubles « dys », le HP, l’hypersensibilité, l’hyper activité. Les espaces pour en parler demeurent restreints et cela est vite relégué au domaine personnel ou privé : « Débrouille-toi, ce n’est pas mon problème ! » En ce sens, notre société occidentale, plutôt portée sur la performance et la croissance continuelle, n’admet pas – ou très rarement – la vulnérabilité et la fragilité de ses citoyens. Et cela n’arrange pas les choses.
La vie n’est donc pas une longue marche tranquille… Des obstacles, des contours sinueux ou même un temps capricieux sont autant d’éléments qui peuvent venir entraver cette marche Au premier regard, j’ai tout de suite compris que ce livre n’était pas fait que pour les yeux ! En effet, par sa simplicité et son authenticité, il nous touche et nous interpelle à sa manière comme un compagnon de route ; entre autres par son regard diversifié, authentique et actuel, son approche aussi bien psychologique que spirituelle et au travers de plusieurs figures saintes inspirantes. Cet ouvrage aborde ainsi des pistes concrètes et personnalisées pour grandir aussi bien avec nos failles que nos richesses.
Il ne s’agit pas d’une course effrénée vers une vision idéalisée et sans défaut de soi, mais bien d’une marche sereine, un cheminement du sens que l’on donne aux choses, à la vie, en toute patience et simplicité. Il est question de grandir avec ce « tels que nous sommes » qui nous a été donné comme un véritable trésor à conserver et à développer continuellement. Tu l’auras compris, ce livre n’a pas la prétention d’être un remède ni d’avoir réponse à tout. Il cherche davantage à questionner et à proposer quelques chemins carrossables et aidants. Et cela intéresse tout particulièrement le jeune soignant que je suis pour, notamment, mieux accompagner les personnes dans leur quotidien et leur offrir ainsi, à ma mesure, un soin porteur de sens qui les encourage et les motive à développer leurs propres ressources.
Alors, es-tu prêt ? Prêt à débuter ce petit bout de chemin, à ton propre rythme et avec tes meilleures chaussures ? Il ne manque plus que toi !
Il ne me reste plus qu’à te souhaiter une bonne lecture et une bonne balade.
Sébastien Gauye, 23 ans, étudiant en soins infirmiers
Introduction
Je choisis les baskets
- Je n’aime pas les tongs !
Dès que le beau temps pointe son nez au printemps et que la chaleur nous fait transpirer, voici que s’affichent un peu partout des milliers de paires de pieds nus, aplatis sur ces semelles de caoutchouc glissantes, qu’on appelle des tongs, et retenus par une seule lamelle de plastique ou de tissu coincée entre deux orteils ! Question stabilité, y a mieux… Et sans compter le frottement incessant de la fameuse lamelle qui finit par vous arracher la peau. Et qui marche avec des tongs ne marche pas normalement, puisque, sans soutien, le pied glisse et zigzague, provoquant ainsi une crispation des orteils. Et, parole de médecin, une telle posture cause souvent des tendinites dues à l’écrasement de la voûte plantaire ; elle occasionne aussi des entorses liées à l’instabilité du pied… Mais, que voulez-vous, c’est la mode, et il faut suivre la mode si l’on veut être « in » ! Sachez toutefois que si je vous croise avec des tongs, je ne vous jugerai pas, même si moi je ne les aime pas. À chacun son truc, finalement !
Par contre, les baskets, de par leur conception, non seulement soutiennent le pied, mais lui assurent une stabilité et une marche en toute souplesse, comme sur des coussinets, et l’on ne se fatigue pas. Et il y en a pour toutes les pointures et tous les goûts. Les baskets, c’est sûr, ont encore un bel avenir devant elles !
Être bien dans son existence comme dans des baskets, à la fois ajustées aux pieds et adaptées au terrain que l’on foule. Être bien dans sa peau, bien dans son corps, bien avec soi-même, avec son affectivité, sa personnalité, bien avec son âme. Bien avec son Dieu ! Pour trouver sa stabilité, son équilibre et sa place en ce monde. Des baskets ni trop serrées ni trop larges, comme l’est une existence qui laisse respirer l’âme, afin d’adhérer pleinement à la vie et de faire face aux conditions parfois difficiles du chemin. L’âme possède en elle-même des ressources insoupçonnables.
Mais surtout pas avec des tongs glissantes et sans soutien, comme si l’on vivait sans âme, sous l’unique pression de ses passions, de ses instincts sauvages et envies narcissiques, ou, pire, à la merci des désirs et des caprices de notre entourage, au risque de voir se creuser des trous et des vides dans son existence. Comme des bouts de verre qui tailladent la plante de ses pieds nus.
2. Du « sur-mesure » ou du « prêt à porter » ?
Le « prêt-à-porter » que vous trouvez dans les grandes surfaces, c’est pas mal, et surtout plus économique. Mais le hic du « prêt-à-porter », c’est qu’il n’est jamais totalement adapté à votre taille : trop grand, trop petit, trop flottant, trop étouffant. Tandis que le « sur-mesure », c’est le top du top, bien que plus coûteux.
Alors, je vous annonce un scoop : dans les évangiles, vous ne trouvez que du « sur-mesure », et en plus gratuit de chez gratuit ! En allant à la rencontre des gens, Jésus vient compléter ce qui manque à leur personnalité. Il les revêt d’une « force venue d’en haut », l’Esprit Saint, qui vient combler les cœurs en attente d’être aimés et répondre à leur quête de sens, à leur désir de vérité et à leur élan vers une Transcendance. « Notre cœur est en forme de Dieu », dit saint Augustin, et Jésus l’habille de Dieu, ce vêtement qui lui sied à merveille. L’Esprit Saint, voilà le « sur-mesure » offert à tous. Lui n’étouffe aucune personnalité, mais il s’adapte à chacune d’elles pour « l’augmenter » et lui donner un supplément de beauté, de bonté, de joie de vivre, un surcroît d’humanité… d’abord envers elle-même, et aussi envers les autres. Et, surtout, une raison valable d’exister !
L’Esprit Saint a inventé un « style », un nouveau « look », une « griffe » appelée TENDRESSE.
Avec un tel vêtement, tu déchires ! Tu inter- pelles, tu réconfortes, tu consoles et tu offres ta griffe, TENDRESSE !
« L’homme moderne, et surtout la jeunesse, a soif de tendresse et de miséricorde », écrit Stan Rougier. Qu’il est beau, ce cri du cœur d’un jeune : « Je voudrais me baigner dans un lac de tendresse. »
Des baskets au top, être bien avec sa personnalité, l’aimer et l’assumer telle qu’elle est, avec ses richesses, ses limites, ses blessures… Un « sur-mesure » qui donne confiance en soi, dans les autres et en Dieu… Nous voilà bien partis pour la vie, mais aussi pour la lecture de ce livre.
3. Le vêtement du Bon Dieu, du « sur-mesure »
« On a chassé Dieu de nos vies, écrit un jeune, mais on l’a remplacé par rien. Pas étonnant qu’on sombre dans l’ennui et le désespoir. C’est comme un vide sans fin. » Le vide laissé par Dieu est si profond que seul l’Infini peut le combler. En guise d’illustration, voici le témoignage qui suit…
Je fis un dimanche matin mon homélie, une bougie allumée à la main : « Voyez la flamme de cette bougie, elle pointe vers le haut. Je la tourne d’un côté et d’un autre, je la retourne carrément à l’envers, et vous constatez que la flamme continue de pointer vers le haut. Que cette flamme brille sur un cierge pascal ou une chandelle, sur une bougie fissurée, brisée ou tordue par le mal, c’est la même chose : la flamme “tire” vers le ciel. On ne peut éteindre Dieu en nous. Et quels que soient nos choix de vie, que nous soyons “tordus” par le péché, retournés par le mal, brisés par les événements de la vie ou droits comme des chandelles, Dieu reste avec nous. Il ne cesse de nous tirer vers le haut, de nous garder debout dans l’espérance. Sauf si nous décidons consciemment de le chasser de nos vies, de l’éteindre en soufflant la flamme sur la bougie. »
Une dizaine d’années plus tard, je reçois un appel téléphonique :
« Bonjour, je suis Victor. J’imagine que vous ne vous souvenez pas de moi… Normal. Mais si je vous dis qu’il y a fort longtemps, j’étais le petit rouquin de douze ans qui perturbait la classe de caté ! Je vous provoquais tout le temps pour amuser la galerie. On m’avait testé HP, haut potentiel à l’époque, c’est- à-dire hyper-intelligent. Raison pour laquelle je ne croyais pas en Dieu et, pour moi, la religion, c’était de la pure foutaise. Mais, au lieu de me servir de mon intelligence pour travailler à l’école, j’en usais pour faire tout ce que je voulais, pour m’inventer de nouveaux plaisirs, et toujours sur le dos des autres. J’étais devenu un dominateur, un charmeur, un hédoniste, j’avais à mes pieds toutes les filles que je voulais. Mais ce n’était pas assez. À 16 ans, j’étais devenu le king de la drogue, un dealer, et je me fis un fric fou. J’assurais le convoi de la “came” entre Amsterdam et la Suisse. Et je fus pris deux fois par la police. Et deux fois, six mois de prison, à 18 ans ! C’était horrible. Non pas la cellule, mais le vide que je ressentais en moi. Sans mes addictions, je n’existais plus. Cette nausée vous conduit tout droit au suicide.
Aujourd’hui, j’ai 22 ans. Un dimanche matin, errant dans les rues du bled, je rentre dans l’église, et je vous entends raconter votre histoire de bougie. Je me reconnus dans la bougie “tordue” par le mal. Très ému, je me dis que, malgré tout le mal que j’avais fait, Dieu ne m’avait jamais quitté. Quelques jours plus tard, en me baladant dans une forêt, j’entendis une voix étrange au fond de moi : “Si tu me donnes ta vie, maintenant, tu auras tous les plaisirs que tu veux, et plus rien de fâcheux ne t’arrivera. Dis-moi simplement oui.” J’en fus sidéré ! Le problème, c’est que cette voix me glaçait. Ensuite, une autre voix à peine perceptible reprit : “Cela fait si longtemps que je te cherche, dis-moi oui, et je prendrai soin de toi.” Douceur dans la voix. Sans hésiter, je dis oui. Je sus clairement qui m’avait parlé. Aujourd’hui, je veux devenir chrétien et suivre la voie de l’Évangile. Je vous demande de me préparer au sacrement de la confirmation. »
Évidemment, je pris le temps de cheminer avec ce jeune qui avait certainement trouvé ses propres baskets. En attente d’être revêtu du Saint-Esprit. Ce fut un beau cheminement vers ce sacrement. Quelques années plus tard, j’appris qu’il s’était donné la mort. Choc terrible. Mais j’eus la certitude qu’il était parti avec son « vêtement spirituel », car il n’avait jamais renié Dieu par la suite. J’aime à penser que Dieu est venu habiter son « vide existentiel ». On ne comprend pas toujours le comment et le pourquoi des choses, on n’est sûr de rien, sauf de ce Dieu qui nous aime et ne cesse de nous aimer. Certainement, il fallut que Victor passât par sa conversion pour trouver le chemin de l’Amour, dans sa vie comme dans sa mort. Car l’Amour est insistant, oui j’en suis persuadé, il insiste, et il insiste tellement qu’il nous aura à l’usure… En vous parlant de Victor, je voulais mettre le doigt sur ce « mal-être » typiquement occidental qui fait que bien des gens, et particulièrement des jeunes, s’ennuient, souffrent d’un vide intérieur, n’ayant plus de motivations ni de goût à la vie. Certains se disent que la vie n’a pas de sens et qu’il ne vaut pas la peine de vivre puisque, de toute façon, on doit mourir un jour. Ce vide peut les pousser à toutes sortes d’excès dans la recherche de compensations (il faut en profiter un « max » quand on peut, car demain…) ou, au contraire, les cantonner dans la grisaille et le désespoir.
Nous sommes tous des êtres en manque, inachevés, en quête de sens, de bonheur et de plénitude, et c’est bien là que réside toute la difficulté : quel est le chemin qui y conduit ? La frustration existentielle et le mal de vivre se décèlent pourtant dans une société gavée de technologies, de moyens de communication hautement sophistiqués, de cabinets de spécialistes de la relation en tout genre, de biens matériels et de commodités censés apporter plaisir et joie de vivre, selon les pubs diffusées par les rois du marketing. Mirage ou miracle ? Info ou intox ? Et pourtant… au milieu de ces paradis artificiels, l’homme se sent vide et seul. Souvent, il vacille, ne tenant plus très bien debout dans son existence. Peut-être faudra-t-il lui proposer d’autres chaussures où enfiler ses pieds, des baskets inusables, fermes et souples à la fois, qui lui offrent la sécurité d’avancer dans la vie et de ne pas défaillir en route. Mais où trouver ce produit révolutionnaire, si ce n’est à l’intérieur de lui-même, dans son âme si souvent oubliée, refoulée, niée, décriée… ?
Voilà pourquoi j’avais envie d’écrire ce livre, à cause de Victor, à cause de toi… Et raison de plus de le réécrire dix ans après sa première publication, en le modifiant profondément pour l’adapter à notre réalité d’aujourd’hui. Il me presse de dire à tous, mais particulièrement à vous, les jeunes, qu’au fond du vide, Dieu vous attend, que votre âme est dotée d’une puissance et d’un élan qui vous portent vers Dieu, et vous donnent d’être forts de lui.
4. Un livre à lire ensemble, pour trouver tes propres baskets
Alors, comment se présente ce livre ?
J’aimerais dans un premier temps aborder des problèmes qui touchent la jeunesse d’aujourd’hui, et que je rencontre fréquemment : dépression liée à la pandémie, burn-out, certaines limites telles que l’hyperactivité, les personnalités « dys », « zèbres », addicts, etc. Des troubles qui, bien souvent, sont révélateurs d’une société en manque d’âme, en déficit de cœur, qui n’a plus le temps… Mais ces problèmes dévoilent aussi des richesses insoupçonnées chez des jeunes et moins jeunes coincés et complexés par leurs « tics », leurs « tocs », leurs « bizarreries », leurs « gestes désaccordés », leur hyperactivité qui dérange tout le monde. Saviez-vous par exemple que Bill Gates (le créateur de Microsoft), Mark Zuckerberg (le créateur de Facebook), la chercheuse Marie Curie, les physiciens Isaac Newton et Albert Einstein, les inventeurs Alexander Graham Bell (téléphone) et Thomas Edison (pionnier de l’électricité), les peintres Vincent Van Gogh et Andy Warhol étaient des autistes avérés ? Et qu’Albert Einstein était nul à l’école ? Cherchez l’erreur… euh, ou plutôt le génie… (chap. 1).
Parce que l’humain ne peut être réduit à ce que l’on perçoit de lui sur le moment, il possède des ressources inouïes dans ce coin caché de sa personne qu’on appelle « l’âme ». Comme un feu de cheminée qui réchauffe et éclaire. Et il suffit de communier avec son âme pour qu’un jour, nos limites, nos handicaps, nos fragilités entrent comme des pierres vivantes au service des autres. Mère Teresa, avant de fonder les Missionnaires de la Charité, était une personne fragile et dépressive. On ne savait pas trop où l’envoyer, à cause de son handicap. Et la voilà aujourd’hui sainte ! Et j’ajouterai que la dépression l’a guettée toute sa vie ! Elle se savait pauvre, au service des pauvres. Cette paraphrase de la parabole du « bon samaritain », j’en ai fait ma parole de vie, le moteur de ma mission :
« Il faut avoir été soi-même ramassé sur le bord du chemin pour en ramasser d’autres ! »
Tout est dit. C’est pourquoi, au fil de ce livre, j’aimerais t’inviter, cher lecteur, à « sentir » ton âme, à la cerner, à la palper, à en suivre les contours, comme on dévisse le flacon d’un parfum précieux qui embaume les sens. Il s’agit bien d’une expérience personnelle à laquelle je te convie, bénéficiant au passage de l’enseignement d’explorateurs connus. Si tu la laisses inactive, hermétiquement vissée et verrouillée, tu pourras alors évaluer les conséquences néfastes sur la santé : formation du vide existentiel à l’origine de l’angoisse, du dégoût de vivre, de la dépression, du burn-out, voire du suicide (chap. 2 et 3).
Puis, au chapitre suivant, nous interrogerons des témoins « dys », ils nous diront comment la spiritualité, la « puissance de l’âme », les a aidés à grandir, à se surpasser, jusqu’à emprunter des chemins de sainteté (chap. 4).
Enfin, dans le dernier chapitre, nous tracerons des pistes concrètes, nous fouillerons autant dans la tradition chrétienne que dans la psychologie moderne pour trouver des instruments et des outils, pour grandir et faire de nos limites des richesses (chap. 5).
Bien dans ses baskets
Joël Pralong
Editions des Béatitudes
208 p. – 11,5 x 17,5 cm – 13€