Les 4 évangiles
Traduction inédite de la Vetus Syra
L’auteur :
Etienne Méténier prêtre de la communauté des Béatitudes, docteur en théologie (École biblique et archéologique française de Jérusalem et Faculté pontificale Saint-Esprit au Liban), spécialiste des Écritures Saintes en syriaque (l’araméen des chrétiens). Né en 1972, il est fils spirituel d’un ermite de l’Église d’Orient, HEC, ancien officier des commandos Marine, il a été missionnaire au Moyen Orient, en Océanie, en Afrique comme recteur d’un sanctuaire marial, et curé au port de Lima. Il vit actuellement dans le Tarn.
Il est membre du projet Bible en ses Traditions de l’Ecole Biblique (Jérusalem)
Les Évangiles
Nouvelle traduction d’après l’araméen ancien
Quelle est l’originalité de cette traduction ?
Il s’agit de la première traduction des évangiles depuis le syriaque ancien – l’araméen le plus proche de la langue parlée par Jésus.
Ce texte évangélique est-il vraiment le plus ancien connu ?
C’est le texte évangélique araméen le plus ancien disponible. La Vetus Syra ou « Ancienne Syriaque » est une famille de quelques manuscrits des Évangiles présentant un texte établi vers l’an 170 en araméen chrétien ou « syriaque ».
N‘existe-t-il pas déjà des évangiles en araméen ? Et n’ont-ils pas déjà été traduits ?
La Vetus Syra est à distinguer de la Peshitta.
La Peshitta est une version araméenne de la Bible finalisée au ve siècle. Elle constitue le texte actuel des bibles des Églises de rite oriental. La Peshitta résulte d’une standardisation tardive (ve siècle) des textes syriaques, qui les a conformés au texte grec dominant, c’est-à-dire le plus répandu dans l’Empire byzantin.
La Vetus Syra, dont est issue la traduction de cet ouvrage, est plus ancienne. Elle présente les quatre mêmes Évangiles que ceux que nous connaissons, mais selon l’état du texte probablement le plus ancien disponible, laissant voir davantage les accents sémitiques propres au contexte linguistique, culturel et religieux de la vie et du ministère de Jésus.
En quoi est-il au plus près de la langue parlée par Jésus, et de sa culture ?
La Vetus Syra est l’état du texte le plus proche du langage oral de l’époque.
Toutes les éditions modernes des Évangiles sont traduites à partir d’une synthèse philologique moderne (dite « Nestle-Aland »), d’après des textes grecs standardisés au ive siècle.
Cependant Jésus n’a pas prononcé ses discours en grec mais en araméen.
Autant le grec est une langue conceptuelle, imprégnée du long corpus philosophique qui l’a façonné, autant l’araméen comme l’hébreu sont les langues du concret et de l’incarnation, recourant à des termes de la vie courante.
D’où viennent les manuscrits de la Vetus Syra ?
Les Apôtres ne sont pas partis les mains vides en allant évangéliser l’Europe, l’Afrique du Nord et l’Asie, jusqu’en Inde.
Pour cette raison, les textes circulaient déjà en plusieurs langues, spécialement en dehors de l’empire romain. Soit parce qu’ils avaient été traduits depuis le grec (versions ou rétroversions), soit parce qu’ils étaient, en araméen, la diffusion de premiers états du texte sous forme de tradition orale et/ou de feuillets indépendants, réunis peu à peu, puis comparés et mis en conformité avec les textes en grec.
Jusqu’à aujourd’hui, la critique textuelle biblique demeure la plupart du temps focalisée sur les langues et les manuscrits utilisés dans les limites de l’aire de domination de l’empire romain. La Vetus Syra sort de ce cadre.
Comment la Vetus Syra nous est-elle parvenue ?
Les premiers manuscrits de cette famille ont été découverts au xixe siècle (au Sinaï et dans le désert d’Alexandrie) ; d’autres au cours du xxe siècle. La Vetus Syra a fait l’objet d’une première monographie scientifique parue en 2019*, et sa traduction française est diffusée publiquement pour la première fois dans ce livre.
Le passage d’un nouvel exemplaire de la Vetus Syra a encore été récemment découvert sur un palimpseste du vie siècle et publié à Cambridge en 2023**, confirmant à la fois l’intérêt singulier de cette famille de manuscrits des évangiles encore très peu exploitée, et l’usage de cet état du texte encore à une époque assez avancée.
Pourquoi est-ce intéressant pour nous ?
Cette traduction des Évangiles, plus proche du langage et des événements concrets du Christ, manifeste donc spécialement la judéité d’origine et l’historicité de Jésus-Christ. Il est le même Verbe divin révélé, mais peut-être encore davantage en tant que Messie annoncé par l’Ancien Testament, envoyé de Dieu dans la chair afin de manifester aux hommes l’Amour personnel de Dieu et racheter ceux qui veulent bien se laisser sauver.
De plus, l’étude des racines juives du christianisme a fait d’immenses progrès dans les trente dernières années, notamment à l’École Biblique et Archéologique de Jérusalem, et cette édition intégrera cet apport dans de nombreuses notes d’interprétation et des tableaux didactiques, pour aider le lecteur à comprendre le vocabulaire et le message des évangélistes (à l’exemple de la Ignatius Bible didactique en anglais, ou de sr Jeanne d’Arc en français, mais avec la contribution des sources juives)
* D’après une thèse de doctorat du traducteur, éditée en 2019, doctorat obtenu en codirection entre la Faculté Pontificale Saint-Esprit du Liban et l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem : Méténier Etienne, Vetus Syra, Les Quatre Évangiles Syriaques Anciens, Traduction Interlinéaire Annotée, Collection Parole de l’Orient.
** Kessel Gregory, New Testament Studies 69, 210-221, Cambridge University Press 2023.
Les 4 évangiles
Traduction d’Étienne Méténier
Editions des Béatitudes
488 p. – 15 x 21 cm – 23€